Très perturbée par un rêve lugubre
Bonjour,
C’est la toute première fois que je poste sur un tel forum. Il m’a l’air animé de personnes sincèrement investies, alors je me sens plutôt en confiance pour remettre mon rêve entre vos mains.
Je sors d’une période difficile où j’ai vécu une rupture avec mon compagnon. Nous sommes ensemble depuis plusieurs années, c’est une relation fusionnelle et conflictuelle comme il en existe beaucoup. Il est revenu à la maison il y a quelques jours, nous sommes heureux de nous retrouver mais sur nos gardes l’un comme l’autre. Hier soir, je me sentais particulièrement angoissée, comme je le suis depuis plus d’un an. Cela se traduit chez moi par des vertiges très désagréables. Je me suis couchée dans cet état d’esprit, le rêve que j’ai fait m’a remuée. Il n’est plus tout-à-fait clair, mais les grandes lignes sont restées.
J’ai rêvé qu’il y avait une sorte de fontaine (ou de puit) en plein milieu de l’endroit où je vivais (assez flou également, comme un mélange du cagibi de mon enfance et des appartements dans lesquels j’ai vécus avec mon compagnon). Je vivais seule avec mon chat, le toit était ouvert et des oiseaux de toutes les sortes tournoyaient au-dessus de nos têtes. Ils se sont tous volontairement écrasés dans l’eau (sale) de la fontaine et ils me regardaient avec de grands yeux (ils ne se noyaient pas malgré qu’ils étaient sous l’eau). Ils avaient l’air effrayé. Il y avait des tas de cafards et d’autres insectes répugnants qui marchaient au fond de la fontaine. J’ai vu plus d’une dizaine de chatons (dont des noirs) arriver de l’extérieur de l’habitation, ils avaient les pattes pleines de terre. Comme les oiseaux, ils se sont eux aussi jetés dans l’eau et il me semble que ce sont les seuls à s’être noyés. D’un seul coup, je me suis rendue compte que mon chat avait fait de même et je l’ai repêché à temps pour le sauver.
J’ai vu mes parents, ils regardaient ce qu’il était en train de se passer de loin. Et j’ai eu une conversation avec mon père (décédé) dont je ne me souviens malheureusement pas …
Encore perturbée, j’espère que vous y verrez plus clair que moi. Parfois, nous ne sommes pas notre meilleur interprète.
Bien cordialement,
Laura.
Après la fameuse phrase « assassine », mon compagnon m’a laissée seule dans un état inquiétant, j’ai appelé ma maman qui est venue aussitôt. Elle est restée jusqu’au beau milieu de la nuit, jouant d’abord le rôle de la médiatrice avant de me protéger comme elle le pouvait (en lui demandant notamment de quitter les lieux). Les jours suivants, elle a été là pour moi. Du matin au soir, elle me conseillait, m’épaulait, pleurait avec moi.
Nous avons été fusionnelles pendant longtemps. Enfant, adolescente, elle m’a toujours emmenée partout, m’a donné plus ce qu’elle n’avait, m’a toujours soutenue dans tout ou presque.
Nous avons traversé le désert ensemble après le décès de mon papa alors que je n’avais que dix-neuf ans. Elle a mis un toit au-dessus de ma tête et a travaillé pour deux pour nous assumer. Elle a été là malgré tous les états d’esprits désespérés dans lesquels mon deuil (pathologique) m’a propulsée. Ma maman, c’est aussi une partie de moi (mon deuxième prénom est le sien et je m’en sers volontiers), c’est la femme que je souhaite devenir. Indépendante, forte et optimiste à toute épreuve. Elle aime la vie plus que tout, pour elle ce n’est même pas un combat de se relever, c’est un instinct. C’est en cela qu’elle ressemble à un chat : elle retombe toujours sur ses pattes, elle n’a besoin de personne. Et il lui en faut peu pour être heureuse !
Malheureusement, j’ai hérité des gènes de mon père qui était lui beaucoup plus fragile psychologiquement.
Quand mon compagnon est revenu, il y a la part de moi qui l’aime et qui veut nous donner une autre chance parce que c’est mon premier amour et que nous avons traversé beaucoup d’épreuves ensemble. Et l’autre, peut-être celle de ma maman, qui se dit sans vouloir me vanter qu’il ne me mérite pas …
Votre analyse me fait beaucoup réfléchir, c’est extrêmement enrichissant et je tenais à vous remercier une fois de plus.